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22 janvier 2008 2 22 /01 /janvier /2008 20:00

Monsieur Maurice Coué décède après avoir traîné une maladie du pancréas pendant plus d'un an. Il a été un bon président. Il a su rester à sa place en l'occupant complètement. Avec le temps, ses rapports sont devenus bons avec le directeur général. Il a su faire preuve d'autorité avec son conseil et appuyer les décisions du D.G quand cela était nécessaire. Les administrateurs d'une coopérative sont trop souvent enclins à privilégier le court terme et à vouloir distribuer les résultats. Le directeur général, lui, souhaite réinvestir les résultats du groupe en ne faisant que le minimum de concessions pour aider les groupements ou les agriculteurs et seulement ceux qui ont des chances de se relever d'une passe difficile. Évidemment certains ne manquent pas de lui reprocher son intransigeance à mots couverts et de se plaindre auprès du président qui doit penser à sa réélection, tout en soutenant son directeur général. Il pratiquait cet exercice avec beaucoup d'habileté. Il avait la chance d'avoir une épouse active et aimable qui le suppléait pendant ses nombreuses absences de son exploitation.


Monsieur Charles-Emile Onno est élu président du Gie CECAB en remplacement de M.Coué.  M. Collas se défend d'être intervenu dans cette élection, mais tous savent les liens d'amitié qui unissent ces deux hommes. Collas admire la sagesse et le bon sens de cet agriculteur, de la région de Pontivy, qui a fait ses preuves en tant que président de l'UFM durant de nombreuse années. C.E. Onno lui témoigne une grande confiance, il lui a prouvé pendant la période de conflit avec Gauter et pendant toutes ces années de construction du groupe conserves. Si le groupe est toujours uni, il en est grandement responsable ainsi que son conseil.


Monsieur Le Floch, administrateur de l'UFM, lui succède à la présidence. Là aussi ses relations avec le D.G. sont connues et son élection était d'évidence pour la majorité. C'est un agriculteur compétent, intelligent, bien éduqué, travailleur, qui a toujours été un soutien fidèle de son président et qui a toujours défendu la politique du directeur général.



Le directeur général n'aura jamais à regretter les élections de ces deux hommes, des vrais, qui ont été des piliers du groupe et lui ont permis de se hisser au premier plan des groupes agroalimentaires de France.

 

La décision de construire une nouvelle conserverie dans l'Est de la France est prise après évidemment de nombreuses études et réunions pour décider de ses capacités, de son lieu d'implantation, de son financement, de son équipe de direction, et de bien d'autres choses importantes pour qu'une nouvelle implantation soit un succès.

Le conseil de L'UFM est bien évidemment informé par son président de ce projet, que le directeur général lui a détaillé. C'est une décision importante qui est prise grâce à l'appui de certains administrateurs qui ont toujours suivi le directeur général dans l'évolution du groupe conserves comme messieurs Onno, Martin, Le Floch, Morice, Badezède et quelques autres que je connais moins bien.

 

Monsieur Collas nous expose une idée originale qui risque de créer des remous dans la filière française de la conserve. Son plan est pourtant simple et me parait juste dans sa conception.

L'adhésion à une coopérative est volontaire et accessible à tous, sans discrimination, comme je vous l'ai dit au début de cet exposé. Le coopérateur acquiert des parts sociales en fonction des services rendus au groupement, ou des apports de matières premières dans le cas du groupe, qui les transforme et les vend. Par leurs parts sociales et les résultats générés par une saine gestion, ils sont copropriétaires des outils industriels. Ils ont donc acquis un droit à produire payés par leurs efforts consentis pendant des années. Aussi, il ne serait pas juste d'implanter une usine de transformation dans une autre région de France sans faire payer aux apporteurs un même droit à produire.

Au cours des discussions, une personne objecte que nos paysans n'ont des parts sociales que pour une toute petite partie de nos fonds propres et que ces fonds ont été générés par le travail des employés du groupe. F. Collas lui fait remarquer que, dans la plupart des coopératives, les adhérents se font payer leurs productions au cours normal régional et que s'il y a des résultats bénéficiaires, ils se les ristournent pour la majeure partie. Ce n'est évidemment pas le cas chez nous, il ne l'a jamais accepté. Les résultats ont servi à l'autofinancement du développement industriel. Les outils industriels appartiennent à la coopérative et ses adhérents qui en possèdent les parts sociales sont donc bien les propriétaires.

Le directeur général décide donc, qu'accompagné de G. Alix, il va faire le tour des coopératives de l'est de la France pour sélectionner une coopérative bien dirigée, capable de financer une part importante des travaux, de fournir l'usine en matières premières grâce à des cultivateurs compétents, capable d'obtenir le soutient local des politiques et des administrations, de glaner le maximum de subventions, de trouver le terrain nécessaire dans une région ou l'on peut trouver des employés de bonne qualité.

Après plusieurs voyages, beaucoup d'explications, de rencontres avec des coopératives mal gérées ou sans le sou, ou mal gérées et sans le sou, ils finissent par trouver l'oiseau rare, la coopérative de Verdun sur le Doubs et quatre autres coopératives régionales rassemblées au sein de Val Union. Le directeur général, M. Duvernois, en est un homme jeune, dynamique qui a succédé à son père, maintenant conseiller régional, si mon souvenir est bon. Il n'a pas besoin, après l'exposé qui lui a été fait, de plus de précisions pour sentir tout l'intérêt de ce projet pour ses agriculteurs et pour le développement de sa coopérative. F. Collaslui souhaite bon courage pour aller plancher devant son conseil et lui précise que tout doit être réglé rapidement, qu'il lui donne quelques jours de réflexion. Sans réponse il poursuivra ses recherches ailleurs.

La décision tombe très rapidement, elle est positive. Le père du directeur général et certains de ses conseillers seront d'une aide précieuse dans toutes les démarches administratives, le fils l'est également pour garder son conseil et ses cadres sous pression. F. Collas le met en rapport avec J.M. Jannez, responsable du service légumes Cecab, pour que soient organisés des stages de formation pour les agriculteurs locaux peu familiers des cultures de légumes destinés à une conserverie.

Cette usine s'implantera donc à Ciel, près de Verdun sur le Doubs à une quinzaine de kilomètres de Chalon sur Saône, à vingt kilomètres du réseau autoroutier, sur un terrain d'une trentaine d'hectares, éloigné du village de Ciel et suffisamment près du Doubs pour y pomper les besoins en eau de la conserverie. Monsieur Chauvineau en est le maître d'oeuvre. Il va réaliser un travail remarquable. L'un des adjoints de monsieur Plunian, monsieur Pensivy est nommé directeur de cette future usine, il en suivra les travaux pour connaître parfaitement son outil et éventuellement modifier certains plans d'installations. Il recrutera les futurs employés et préparera les programmes de campagne.

 

- Une note de la direction générale, du 8 octobre, fait part des nominations suivantes:

- M. Bogaert dirigera les réseaux légumes appertisés et surgelés.

Il aura pour adjoints:

    - Pour le réseau Maingourd: M. Duolé; à l'export hors Europe: M. Fresnel ; pour le réseau d'Aucy: M. Le Pape; en collectivité: M. de Vergie; le service marketing: M. Huc.

- M. Cariou , dirigera le réseau aliments pour animaux de compagnie.

- M. Corcelle, celui des plats cuisinés.

- M. Cotte, le réseau poissons.

Cette nouvelle organisation doit être en place pour être efficace à la fin de l'année. Bien des problèmes techniques, commerciaux et financiers devront être résolus, il leur est demandé de collaborer pour aplanir les difficultés afin d'y parvenir.

Je vous rappelle que l'administration de la CGC est dirigée par M. Wiart, secondé par M. Régnier.

 

- Une autre note, de novembre, rappelle aux directeurs qu'ils ne doivent pas répondre aux sollicitations de la presse ou des politiques. Seul monsieur Alix, chargé de la communication et des rapports avec la presse, est habilité à le faire. Si un cas exceptionnel se présentait, ils devront avoir l'accord préalable de F. Collas avant de répondre positivement.

 

- Le Gie conserves devient majoritaire dans ABCD pour permettre son développement. La part minoritaire est détenue par la Cecab. D'une part, la Cecab, dont la situation financière est correcte, ne peut pourtant pas engager seule de gros investissements, seul le groupe conserves peut le faire, d'autre part, ces prises de participations croisées, conformément à la politique engagée par le directeur général en 1986, permettent de ligoter toutes les sociétés entre elles.

Le groupe conserves se compose aujourd'hui de:

- 1- L'UFM, à Locminé, (56), dirigée par M.  Laudrin,

- 2- Peny à St Turien, (29), M. Dejean,

- 3- la conserverie Morbihannaise, le Faouet, (56), M.  Le Beau,

Ces trois usines fabriquent des légumes appertisés et surgelés, des plats cuisinés. La CM est la seule a fabriquer des aliments pour animaux de compagnie.

- 4- Maingourd, à la Chapelle St Mesmin, (45) dirigée par M.  Baert,

- 5- ULC Contres, (41),  M.  Lebègue,

- 6- SICA St Yves, au Plessis Belleville, (60), M.  Chartier,

- 7- Horticola del Ebro, Tudela en Navarre, M.  Cornago,

ne fabriquent que des légumes appertisés.

- 8- La sica de la Vallée de la Lys, à Commines, (69), M.  Simon,

ne fabrique que des surgelés.

- 9- Depenne, à Castelmoront, (47), M.  Plunian,

qui fabrique des légumes appertisés et surgelés, en particulier du maïs doux.

- 10- L'UCA Pont Aven, (29), M.  Cotte,

qui fabrique des légumes appertisés et des conserves de poissons.




Nous sommes en 1992, l'usine de Ciel, Val d'Aucy, (71), sera la onzième d'un groupe a se bâtir à partir d'une usine, l'UFM, au bord du dépôt de bilan en 1970. Il aura fallu au directeur général vingt deux ans de travail acharné, beaucoup de bon sens, un peu de chance, une très bonne santé et accepter de n'avoir aucune vie familiale pour parvenir à ce résultat. Il aura toujours pu compter sur l'aide efficace et dévouée de ses adjoints qu'il a recrutés avec soin et du personnel du groupe UFM-CGC.

Le groupe UFM aura fabriqué près de 500 mille tonnes  appertisées et surgelées (en équivalent Tonne demi brute) cette année.

 

Le Groupe CECAB a réalisé un chiffre d'affaires de 4 milliards 416 millions. Il a investi 220 millions de francs, poursuivant sa politique de modernisation de ses outils industriels.

 

Au cours de l'assemblée générale, M. Collas annonce que l'année 1993 sera une année difficile. En effet, la consommation des ménage reste à un niveau très faible, les centrales d'achat font plus que jamais pression sur les prix et les fluctuations des monnaies européennes sont préjudiciables à nos résultats à l'exportation. La survie artificielle de certaines entreprises industrielles, soutenues par certaines banques, qui subissent la pression d'intérêts régionaux, contribue a perturber le marché. Certaines entreprises ont des résultats alarmants ou qui devraient l'être pour leurs banquiers, soit incompétents à évaluer leurs situations désastreuses, soit pas assez courageux pour mettre fin à une chute qu'ils retardent.

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