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25 janvier 2008 5 25 /01 /janvier /2008 20:00

- L'abattoir de porc Olympig constate ses premières pertes. Monsieur Bercé, le directeur de l'abattoir qui a remplacé monsieur  Floc'h, directeur d'Europagro, tente de nous donner mille explications de ses mauvais résultats. Mille explications tuent l'explication. F. Collas ne se joint pas aux critiques surtout inspirées par les pertes que chaque sociétaire va devoir éponger.

Je remarque que les situations équilibrées ou bénéficiaires  inspirent rarement des commentaires, alors que les pertes entraînent toujours un tollé général. Les syndicats protestent toujours contre les restructurations programmées en période de bons résultats, alors que les dirigeants devraient être félicités d'anticiper l'évolution de leurs entreprises et de prendre des mesures pour assurer l'avenir en période calme. Il me semble indispensable d'analyser les résultats, qu'ils soient bons ou mauvais, avec autant de sens critique et de rigueur.

Nous parlons longuement de la situation qui, pour des raisons que je vous donnerai ultérieurement, lui convient bien. Il décide de s'intéresser de près au fonctionnement de cette entreprise et de déceler les causes de ses problèmes. Il va s'organiser pour rencontrer le plus d'opérateurs possible dans ce domaine et demander à visiter leurs abattoirs. Disant son incapacité complète dans cette activité et sa simple curiosité en temps qu'industriel, il endort la méfiance naturelle de ces marchands de cochons heureux de montrer leurs connaissances et de lui expliquer leurs problèmes et leurs soucis, et lui apprennent ainsi les points importants de ce métier. Il demande à l'un de ses contrôleurs de gestion de fureter chez Olympig après avoir rencontré monsieur Bercé et lui avoir demandé d'accepter qu'une personne de la CECAB vienne y analyser tout le système informatique qui lui paraît, dira-il, performant.

 

- M. Guillou remplace Monsieur Le Meur, qui part à la retraite, à la direction de Volaven. Monsieur Guillou, qui s'occupait jusqu'alors des productions animales du groupe sous la responsabilité de monsieur Leroux, souhaite évoluer et occuper un poste dans la transformation. C'est un homme intelligent et bien formé, mais un peu inconsistant. J'ai des doutes quant à sa capacité à diriger une unité aussi importante. Le fils de Monsieur Le Meur est à la direction de l'abattoir de dindes, je vous l'ai déjà dit. Ses rapports avec Guillou promettent d'être difficiles. J'en parle à F. Collas qui me répond: « Qu'ils se frottent, qu'ils vieillissent, que le meilleur gagne ».

 

- ABCD prend une participation majoritaire dans un atelier de fabrication d'omelettes à Brioude (Loire). M. Frenel y a emmené le patron pour y rencontrer le propriétaire et visiter l'entreprise. Commentaire : « Visite très intéressante, c'est une région magnifique, je n'avais jamais vu autant de bœufs blancs et un responsable d'entreprise aussi naïf ».

 

- Le groupe conserve reprend la gestion de la conserverie de Contres à l'Union du Loir et Cher. Les résultats de cette usine sont très médiocres. Les dirigeants de la coopérative ne sont plus intéressés par cette usine qui ne leur apporte que des soucis et qui n'a aucun poids dans la CGC dominée par le groupe conserves UFM. Ils ont donc décidé de céder cet outil. Cette usine comme celle de Castellion fabrique, entre autres légumes, du maïs doux. Dans cette région les rendements sont moindres que dans le Sud-Ouest, mais les cultures sont moins soumises aux aléas climatiques et irrigables. Cette usine peut donc garantir un minimum de productions en cas de grande sécheresse dans le Sud Ouest.

Le groupe recrute monsieur Le Bègue pour en assumer la direction. C'est un ancien du Coat Ker, puis directeur de l'usine de Vaulx-Vraucourt, au sud d'Arras, faisant partie du groupe Avril, concurrent de la CGC. Il a quitté ce groupe parce qu'il ne pouvait plus supporter les méthodes archaïques de son directeur général et celles de son président, fils du fondateur de l'affaire, sénateur de sa région. Je ne sais d'où vient cette expression idiote: « Tel père, tel fils », qui à l'évidence ne peut être généralisée. F. Collas connaît Le Bègue depuis près de trente ans, ils ont à un an ou deux près le même âge. Il semble avoir les qualités pour remettre cette usine sur les rails et se couler dans le moule du groupe conserves malgré son âge. Ce recrutement permettra aussi au groupe de mieux comprendre la stratégie d'un concurrent, stratégie qui parait erratique et va s'avérer catastrophique et connaître la personnalité de ses dirigeants, qui parait sans consistance.

 

Les résultats du groupe conserves sont très bons et pourtant la direction générale pousse sans cesse les directeurs d'usines ou de services à faire mieux, à imaginer de nouvelles méthodes d'exploitation, à mieux intégrer l'informatisation, à mieux gérer leurs personnels, leurs matériels. Des directives précises leur sont données par écrit sur les investissements, les réceptions de légumes, les comptes intermédiaires, les réunions qui lui paraissent souvent injustifiées, les visites d'usines qui doivent être parfaitement préparées pour qu'elles soient utiles à l'image du groupe, sur les frais de déplacements et de réceptions, sur la gestion des  stocks, les achats extérieurs, le marketing, la fixation des prix de reprise des produits par la CGC, les relations du groupe avec les fournisseurs de boites métalliques ou d'autres produits, les futurs investissements auxquels il faut réfléchir...

F. Collas exerce une pression constante sur les cadres du groupe. S'il sait récompenser les efforts et les résultats, il sait aussi, parfois trop vivement, reprocher les fautes et exiger, parfois trop durement, qu'il y soit remédié. Tout l'intéresse, rien ne le rebute, il fait toujours face aux problèmes, petits ou grands, qui, pour lui, ont nécessairement des solutions. Quand tout semble aller de façon satisfaisante, quand apaisés nous pensons souffler, il nous aiguillonne avec un nouveau projet. Il nous explique, nous convainc, nous pousse, nous tire, nous entraîne dans un projet. Le dernier est de monter une nouvelle usine pour satisfaire les besoins de la CGC.

 

- En fin d'année, le groupe Delpeyrat manifeste son désir de se retirer du Doyenné de Lanvaux dans lequel il détient 50% du capital. Delpeyrat, basé à Sarlat, mal géré, a de graves problèmes financiers qui vont l'acculer au dépôt de bilan. Son gestionnaire se prenait pourtant pour un brillant financier. Après d'âpres négociations, la Cecab accepte de reprendre tout le capital.

 

- Le groupe CECAB a réalisé, cette année 91, un chiffre d'affaire décroisé de 4 milliards 165 millions de francs. Toutes les sociétés du groupe ont progressé en chiffre d'affaires. Le cash flow du groupe est de 210 millions. Les investissements ont été de 135 millions ce qui témoigne du dynamisme du groupe.

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